La Pollution par les plastiques
Vidéo : ARTE Océans, le mystère plastique (53 mn 08) :
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Des chiffres pour situer l’ampleur du phénomène :
Entre 1950 et 2013, la production annuelle mondiale de plastiques est passée de 1,5 millions de tonnes à 300 millions de tonnes soit multipliée par 200 ! :
En 2010 (production 275 millions de tonnes), 31,9 millions de tonnes échappent au recyclage et 8 millions de tonnes finissent dans les océans.
En rapprochant la masse estimée des plastiques qui flottent à la surface des océans du globe, (236 000 tonnes en 2014), par rapport aux 8 millions de tonnes rejetées à la mer, les scientifiques estiment que, entre 97% et 99% des plastiques « océaniques » ont disparu. Où sont-ils passés ? Au fond des océans ? Hypothèse inquiétante quand on sait que plus on descend en profondeur, moins il y a de lumière et d’oxygène, deux éléments indispensables pour la dégradation du plastique : entre 400 et 600 ans selon les sources.
Des équipes font des premières recherches et récupèrent en profondeur, des particules (talles 5 mm), le microplastique. Elles sont à base de polyéthylènes (provenant principalement des bouteilles et des sacs en plastique), ou de polypropylènes (provenant principalement des bouchons, des pailles ou des pots de yaourt…).
D’autres équipes poursuivent ces recherches sur les particules de plastique plus petites, d’un quart de mm, puis sur les nanoparticules dont la dimension correspond à l’épaisseur d’un cheveu.
Des études ont montré qu’à certaines profondeurs, les concentrations de ces particules pouvaient être mille fois supérieures à ce qu’elles étaient en surface !
Une autre découverte inquiète les scientifiques, c’est une concentration bien supérieure à la moyenne dans les banquises, ce qui n’augurerait rien de bon, en cas de leur fonte par réchauffement de la planète.
Enfin, en faisant des analyses sur la faune aquatique, le nombre d’espèces impactées par les plastiques aurait doublé en 20 ans.
Avec humour, un chercheur propose d’ailleurs, dans ses conférences, de ne plus jeter les sacs en plastiques mais de les cuisiner avec assaisonnement et de les consommer… Comme il dit, de toute façon, en fin de cycle ils reviendront dans nos assiettes, alors pourquoi ne pas gagner du temps…
Plus de 2 millions de pneus déposés sur le fond marin de Fort Lauderdale près de Miami en Floride !
Composition chimique de ces particules :
De nombreux composés chimiques se retrouvent dans ces particules dont des retardateurs de flamme. Ce sont des additifs utilisés pour minimiser le risque d’incendie des produits polymériques. Ces substances sont fortement suspectées d’avoir des effets délétères sur la santé de l’environnement. Une équipe a retrouvé plusieurs tumeurs hépatiques chez de jeunes poissons. Des expériences faites en laboratoire, ont montré que les nano plastiques diffusaient dans le sang, à partir de l’estomac et de l’intestin, pour se répandre dans d’autres organes.
Selon les études, on retrouverait des microparticules de plastiques dans l’estomac de 25 % des poissons commercialisés, dans 33% des huitres et dans toutes les moules. Peut-être faudrait-il d’ailleurs, lorsque l’on commande des moules frites dans les restaurants belges, demander que l’on retire systématiquement tous les estomacs avant la cuisson ? …
Que véhiculent tous ces déchets plastiques ?
Les scientifiques reconnaissent qu’il y a encore beaucoup de questions sans réponse à ce sujet et en particulier, à quel niveau de toxicologie, tous ces plastiques sont dangereux pour l’homme.
On sait que ces particules véhiculent des micro algues et crustacés. Des espèces inconnues dans certaines parties du globe y sont arrivées récemment, véhiculées par ces particules dérivant au gré des courants.
Ce qui les inquiète le plus, c’est la présence de microorganismes et de bactéries. On sait que ces microalgues (phytoplancton et diatomées en particulier) absorbent 30% du CO2 de la planète et produisent par photosynthèse, plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons. Que se passerait-il si tout ce cycle était remis en cause ou perturbé ?
Autre inquiétude, ce sont les nombreuses bactéries retrouvées au microscope sur ces particules, et surtout des vibrions, qui peuvent être des vecteurs de transmission du choléra.
D’autres recherches sont actuellement en cours, sur d’autres bactéries mises en évidence et qui pourraient favoriser la fragmentation des particules de plastique. La question est de savoir si ces bactéries sont capables de le métaboliser et de le faire disparaître. Si oui, à quelle vitesse ? Pourraient-elles faire face à l’évolution de notre consommation effrénée de tous nos plastiques ?
La conclusion :
c’est que beaucoup de personnes sensibilisées sur le sujet estiment que lorsqu’il y a une fuite dans une salle de bain, il ne sert à rien de s’exténuer à éponger l’eau qui se répand partout. Il faut commencer en premier par fermer le robinet.
Quelques vidéos : (cliquer sur les titres)
Pollution à Taiwan 1mn 15
Une plongée à Bali 1mn 15
Petite plage sympa près de Durban en Afrique du Sud 1mn 39
Petit partage artistique avec votre article : je viens de réaliser une série sur la pollution des océans et des rivières à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages et des rivières aux quatre coins du monde ! Prenez le temps de découvrir ces dessins ⬇️
https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
Mais aussi « Anthropocène » sur ce même thème : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html